Le plagiat est une question fondamentale et complexe qui traverse de nombreux domaines, de l’éducation à la création artistique en passant par la recherche académique.

Cette pratique, souvent perçue comme une violation de l’éthique, soulève des questions cruciales sur l’originalité, l’intégrité et la propriété intellectuelle.

Le plagiat musical assisté par l’intelligence artificielle (Ai) est devenu une préoccupation croissante.

En effet, les outils automatisés et la MAO permettent de créer des compositions musicales rapidement, mais parfois en s’appropriant des éléments de chansons préexistantes.

Cette convergence entre technologie et créativité soulève des questions sur la frontière entre l’inspiration, la plagiat et la contrefaçon dans l’industrie musicale.

Le plagiat d’une œuvre musicale ou d’un titre audio, c’est quoi ?

Le plagiat est une préoccupation majeure dans les industries créatives dont font partie la musique et les arts. Il est essentiel de respecter le travail des autres artistes et aussi de protéger sa propre création.

Le plagiat est le fait de copier délibérément ou de s’approprier partiellement ou intégralement le travail, les idées, les mots ou les créations d’autrui, tout en prétendant faussement que ces éléments sont de sa propre invention ou création.

Cette pratique (appropriation avec une intention malicieuse) viole les normes d’intégrité intellectuelle et de propriété intellectuelle, compromettant ainsi la crédibilité et la réputation de l’auteur ou de l’individu qui plagie.

Illustration du cas du plagiat d’un DJ :

Cet exemple est hypothétique, mais permet de mieux comprendre la problématique et les questions soulevées.

Supposons qu’un DJ, appelons-le « DJ A« , crée un mix de musique électronique qui devient très populaire sur les plateformes de streaming et les clubs.

En parallèle, un autre DJ, avec le pseudonyme de « DJ B », entend ce mix et décide de copier une grande partie du mix de DJ A, y compris les transitions, les morceaux de musique et la structure du mix.

DJ B publie ensuite ce mix sur sa propre page SoundCloud en prétendant ou laissant supposer que c’est son travail original.

Pour rappel, SoundCloud est une plateforme de distribution audio, axée sur les artistes, et alimentée par une communauté mondiale d’artistes, et d’auditeurs à l’affût de ce qui est nouveau, actuel et futur dans la culture musicale.

Il s’agit alors d’un cas de plagiat, car le DJ B a copié délibérément le travail du DJ A sans autorisation ni attribution. Dans ce cas, les conséquences pour DJ B pourraient inclure des sanctions légales, la perte de réputation et des problèmes de crédibilité dans la profession (mauvaise réputation et Bad Buzz, etc..).

DJ A pourrait poursuivre DJ B pour violation du droit d’auteur, car DJ A avait des droits d’auteur sur son mix original.

Il est important de souligner que dans le secteur musical, le respect du droit d’auteur est essentiel, et que le plagiat est généralement mal vu.

Les DJs et les artistes doivent s’efforcer de créer leur propre musique et d’obtenir les licences nécessaires s’ils souhaitent utiliser le travail d’autres artistes dans leurs créations.

Quelles sont les multiples facettes du plagiat ?

Le plagiat comporte diverses facettes qui reflètent la complexité de cette pratique répréhensible et déloyale. Voici quelques-uns des aspects du plagiat.

• Le plagiat académique. Il se produit fréquemment dans le milieu académique lorsque des étudiants, des chercheurs ou des écrivains  copient délibérément des passages de travaux antérieurs sans attribution appropriée, violant ainsi les normes académiques d’intégrité.

• Le plagiat littéraire. Certains écrivains peuvent s’approprier les mots, les idées ou les thèmes d’autres auteurs, en présentant le travail comme le leur. Cela peut se produire dans la littérature, les articles de presse et d’autres formes d’écriture.

• Le plagiat artistique. Les artistes visuels (comédiens, acteurs, interprètes..), les musiciens, les cinéastes et d’autres créateurs peuvent reproduire ou réutiliser le travail d’autres artistes sans autorisation, parfois en modifiant légèrement l’œuvre originale.

• Le plagiat en ligne. Avec la facilité d’accès à l’information sur Internet et les nombreux outils gratuits disponibles, le plagiat en ligne est devenu courant. Certains individus copient, dupliquent, et collent du contenu directement depuis le web sans citer les sources ou les vrais auteurs.

• L’autoplagiat est plus rare. C’est lorsque quelqu’un republie ou réutilise son propre travail précédent sans indiquer clairement sa source antérieure, ce qui peut être controversé dans certains contextes ou situations.

• Le plagiat industriel (dépôt de brevet(s)pour protéger l’innovation, la marchandise ou le produit). Dans les affaires (business), le plagiat industriel peut se produire lorsque des entreprises copient des produits, des designs, des marques, ou des stratégies d’autres entreprises.

• Le plagiat scientifique. Certains chercheurs ou spécialistes peuvent s’adonner au plagiat en reprenant des idées, des données ou des résultats de recherche d’autres scientifiques, sapant ainsi la crédibilité de la science.

Certains lobbies industriels peuvent commander par exemple des études tronquées ou contestables, pour « contrer » ou inhiber des études scientifiques défavorables à l’utilisation de leurs produits auprès du grand public (industrie du tabac, pesticides, médicaments, etc..).

• Le plagiat artistique et musical.  Les musiciens, les compositeurs et les artistes peuvent « emprunter » des éléments d’autres œuvres sans autorisation, ce qui peut entraîner des litiges sur les droits d’auteur.

Les multiples facettes du plagiat soulignent l’importance de sensibiliser à cette question, de promouvoir l’intégrité intellectuelle et de mettre en place des mécanismes pour détecter et prévenir cette pratique repréhensible et déloyale.

Quelques conseils  pour prévenir le plagiat et protéger les œuvres 

• Créer son propre style : c’est-à-dire chercher à développer un style distinctif qui se distingue des autres artistes. Cela rendra plus difficile la copie de ce travail distinctif et créatif (touche personnelle).

• Utiliser des sources légales : lorsqu’on utilise des échantillons, des échantillonneurs, ou des extraits d’autres œuvres, il faut s’assurer d’obtenir les licences nécessaires et de respecter les lois sur le droit d’auteur.

• Enregistrer et « déposer » son travail auprès des sociétés d’auteurs (SACEM, etc..) : Il faut enregistrer ses créations, qu’il s’agisse de compositions musicales, de mixages, ou d’œuvres d’art, pour établir une preuve de la propriété intellectuelle. On ne communique pas sur les réseaux ou autres, et on ne diffuse rien à personne, tant que l’œuvre n’est pas protégée.

• Il faut faire signer des contrats : lorsqu’on collabore avec d’autres artistes ou professionnels, on doit s’assurer d’avoir des contrats clairs qui définissent les droits de chacun et les conditions d’utilisation de ce travail collaboratif. C’est le métier des conseils juridiques spécialisés en  droit d’auteur pour la musique (avocats, service juridique de la maison de disque…)

• Apprendre les bases du droit d’auteur : il faut absolument connaître les bases du droit d’auteur et des lois sur la propriété intellectuelle. Cela aide à comprendre ses droits et obligations et à agir en cas de violation ou d’abus.

• Surveiller son travail et les diffusions sur Internet (veille technologique), l’utilisation de son image et de sa réputation. Il faut utiliser les logiciels de surveillance en ligne pour détecter toute utilisation non autorisée de son travail sur Internet. Il est préférable de confier cette tâche fastidieuse à un professionnel (il existe de nombreuses sociétés spécialisées).

• Être immédiatement prêt à agir ou à réagir : lorsqu’on constate une violation du droit d’auteur ou un plagiat, il faut prendre sans tarder les mesures appropriées. Que ce soit par le biais de notifications de retrait, d’accords de licence, ou des recours juridiques si nécessaire, utilisation du DMCA (Digital Millennium Copyright Act pour lutter contre les violations du droit d’auteur)  etc..

• Il faut soutenir et inciter à la créativité responsable : encourager un environnement où la créativité est respectée et protégée. Cela signifie également de ne pas plagier le travail des autres.

Le plagiat peut nuire à la réputation d’un artiste, causer des problèmes juridiques et entraîner des conséquences financières.

Il est donc essentiel de prendre des mesures pour protéger son travail d’artiste (y compris les téléchargements illégaux), et promouvoir une culture de respect de la créativité dans l’industrie musicale.

Quelles sont les conséquences et les raisons du plagiat ?

Il faut préciser que les raisons indiquées ci dessous ne justifient en aucun cas le plagiat.

L’intégrité intellectuelle, le respect des règles éthiques et le développement de compétences en matière de recherche et de création sont essentiels pour favoriser une culture « d’honnêteté intellectuelle ».

Les conséquences du plagiat sont nombreuses et peuvent varier en fonction du domaine, de la gravité de la violation et des aspects moraux ou juridiques applicables.

Comment on détecte le plagiat musical ?

• Apporter la preuve  formelle d’un plagiat musical :

La détection du plagiat musical nécessite l’utilisation de diverses techniques, notamment l’analyse auditive, l’analyse des empreintes digitales audio, l’analyse de la structure harmonique et des métadonnées.

Lorsqu’une piste est enregistrée, elle peut être convertie en une empreinte digitale unique, ce qui permet de la comparer à d’autres pistes pour trouver des correspondances.

Les logiciels et outils spécialisés permettent de comparer les caractéristiques musicales, les formes d’onde, les spectrogrammes et même les paroles pour identifier des similitudes.

Les logiciels d’analyse auditive comparent les caractéristiques musicales telles que la mélodie, l’harmonie, le rythme, et le timbre des morceaux pour identifier des similitudes.

Des logiciels comme Shazam (logiciel et application de reconnaissance musicale), et d’autres solutions logicielles plus avancées sont capables de reconnaître des morceaux similaires.

-Analyse de la structure harmonique du morceau. Cette technique examine les progressions d’accords, les structures harmoniques et les modèles mélodiques d’une chanson pour détecter des similitudes avec d’autres compositions.

-Analyse des formes d’ondes. Les logiciels peuvent également comparer les formes d’onde audio pour détecter des similitudes visuelles, ce qui peut être particulièrement utile pour identifier des échantillons ou des extraits directement copiés.

-Analyse des métadonnées. Les métadonnées d’un fichier musical, telles que l’artiste, le compositeur et l’année de création, peuvent être utilisées pour identifier des œuvres originales et détecter les cas de fausse attribution.

-Analyse de la fréquence et spectrogramme. Les spectrogrammes sont utilisés pour visualiser la fréquence et l’intensité des sons dans un morceau de musique, ce qui peut aider à identifier des similitudes.

-Analyse du texte et des paroles. Dans le cas des chansons comportant des paroles, l’analyse du texte peut être utilisée pour détecter des similitudes entre les paroles, ce qui est utile pour repérer le plagiat dans les paroles de chansons.

Cependant, la détection du plagiat musical reste complexe en raison des nombreuses nuances.

Il est souvent nécessaire de combiner plusieurs méthodes d’analyse, accompagnées d’une évaluation humaine, pour parvenir à des conclusions précises (expert judiciaire nommé par un Tribunal).

En ce qui concerne les conséquences du plagiat

Dans le milieu académique, le plagiat peut entraîner des sanctions allant de la note réduite, à l’exclusion de la personne concernée. Cela peut également nuire à la réputation académique de l’étudiant ou du chercheur.

Dans le monde professionnel, le plagiat peut entraîner une perte d’emploi, des litiges et la perte de confiance des collègues et des employeurs.

• Les conséquences légales : le plagiat peut donner lieu à des poursuites en justice pour violation du droit d’auteur, ce qui peut entraîner des amendes importantes et des dommages & intérêts.

• La perte de crédibilité et d’expertise professionnelle : les personnes prises en flagrant délit de plagiat peuvent perdre leur crédibilité en tant qu’experts, chercheurs ou artistes.

• Les dommages à la réputation : les conséquences sociales et professionnelles du plagiat peuvent entraîner des dommages durables à la réputation d’un individu.

En ce qui concerne les principales raisons du plagiat :

• La pression et le stress : la pression pour réussir, que ce soit en milieu académique ou professionnel, peut amener certaines personnes à plagier pour obtenir des résultats rapidement, sans investir l’effort nécessaire.

• La simple ignorance des règles et usages : certaines personnes ne sont pas suffisamment informées sur les règles du droit d’auteur et du plagiat, et peuvent commettre des infractions sans en avoir conscience.

• Le manque de temps ou la paresse : des échéances trop courtes et le manque de temps peuvent inciter à copier du contenu existant au lieu de créer quelque chose de nouveau.

• L’incapacité à synthétiser une information trop abondante : certains élèves ou étudiants peuvent avoir du mal à synthétiser des informations provenant de différentes sources, ce qui les pousse à recopier textuellement.

• La tentation du travail facile, sans fournir d’effort : pour certaines personnes, le plagiat est perçu comme une façon de contourner le travail fastidieux requis pour produire un travail original.

• Le manque de motivation : le désintérêt pour un sujet ou une activité peut conduire à la recherche de raccourcis, y compris le plagiat.

• La compétition intense : dans certaines situations, la compétition intense ou la pression subie peut inciter à tricher pour obtenir un résultat plus rapide ou un avantage.

Pour conclure, il est essentiel de maintenir une éthique de travail solide et de préserver l’intégrité intellectuelle, que l’on soit un DJ en quête de sonorités uniques ou un artiste cherchant à s’exprimer à travers des créations originales.

Le plagiat est aussi une question de respect envers les autres, et un moyen de protéger son propre travail (réciprocités et bonnes pratiques).

En cultivant une culture de créativité authentique et de respect des droits d’auteur, nous contribuons à une communauté artistique florissante et honnête. La créativité est notre signature audio.

DJ Frenchy

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